Université de Liège
Centre de l'Oxygène, Recherche et Développement (C.O.R.D.)
Center for Oxygen, Research and Development (C.O.R.D.)
Historique: pourquoi un centre de l'oxygène ?
L'intérêt pour la biochimie de l'oxygène s'est lentement développé vers la fin des années 1960, suscitant l'étonnement, voire le scepticisme des biologistes de l' époque. L'enseignement classique présentait alors brièvement les découvertes deux fois séculaires de Lavoisier et de Priestley.On reconnaissait que l'oxygène joue un rôle vital, qu'il est irremplaçable, mais qu'il n'est somme toute qu'une "poubelle à électrons".
Entre 1959 et 1980 survinrent les découvertes d'espèces oxygénées toxiques, produites en faible quantité durant la respiration mitochondriale, au cours du fonctionnement de certaines enzymes; ces espèces apparraissent aussi dans les tissus soumis à une hypo-oxygénation suivie d'une réoxygénation. Ces derniers phénomènes, qui peuvent se manifester au cours des thromboses artérielles par exemple, sont dits d'"ischémie-reperfusion". Des formes toxiques de l'oxygène sont également produites par les globules blancs excités de diverses manières (invasion par micro-organismes, médiateurs produits par l'organisme, etc...). Des phénomènes pathologiques mystérieux ont commencé à être expliqués, voire atténués par des traitements. Non seulement, on a pu comprendre comment le retour de l'oxygène augmente les lésions dans les tissus ischémiés, mais aussi pourquoi des états septiques s'aggravent, malgré la disparition des micro-organismes initiateurs, combattus par les antibiotiques. Il semble de plus en plus certain que ces situations soient dues à la genèse continue, par des globules blancs "emballés", de formes toxiques de l'oxygène.
A l'heure actuelle, des centaines de publications consacrées au métabolisme de l'oxygène et à ses aspects pathologiques paraissent chaque année dans le monde; leur nombre est en croissance exponentielle. Des revues spécialisées (Free Radicals in Biology and Medecine, Advances in Free Radical Biology) sont éditées depuis 1985. Trois volumes de la monumentale encyclopédie "Methods in Enzymology" ont été consacrés à la biochimie de l'oxygène, en 1984, 1989 et 1994. Mais en Belgique, la recherche et l'enseignement ont de réelles difficultés à démarrer dans ce domaine.
En 1984, à Liège, une Unité de Biochimie de l'Oxygène a été créée par le docteur C. Deby dans le cadre du laboratoire de Biochimie Appliquée (Prof. R. Goutier) ; sa réputation s'est rapidement étendue en Europe et aux USA, ainsi que le prouvent les nombreuses invitations de ses membres à divers symposiums et congrès, et aussi au National Institute of Health (NIH) à Bethesda (USA).
En 1991 (séance du Conseil d'Administration de l'Université de Liège du 24 mai 1991), le Centre interdisciplinaire de Biochimie normale et pathologique de l'Oxygène (CBO) fut créé à Liège à l'initiative du Dr C Deby. Le centre remplaçait, en amplifiant ses activités, l'unité fondée en 1984. Son but était de susciter, au sein de l'Université, une collaboration étroite entre chercheurs de disciplines aussi diverses que la physique (spectroscopie de résonance 
paramagnétique électronique), la chimie (mécanismes catalytiques, chimie de coordination), la biochimie, la bio-énergétique, la médecine vétérinaire, la physiologie (effort physique), la rhumatologie, la pneumologie, la pharmacologie, la réanimation, et la chirurgie de transplantation.
Un tel rassemblement de compétences, en apparence disparates, est en effet nécessaire pour aborder de manière efficace les problèmes que nous avons brièvement évoqués ci-dessus et qui ne peuvent être traités efficacement que par des recherches fondamentales et appliquées en collaboration étroite et avec une mise en commun d'un matériel coûteux. La nécessité d'une telle pluridisciplinarité est ressentie maintenant dans le monde entier.
"How fitting it is then that much work is done on the chemistry and biochemistry of dioxygen activation? A vast interdisciplinary effort is being mounted to understand oxygenases enzymes of all kinds by isolating and studying the pure enzymes, and by developing model system" (Barton et Sawyer, 5ième symposium international sur l'oxygène, College Station, Texas, 1993).
Le premier directeur du Centre fut le professeur Maurice Lamy (Département d'Anesthésie-Réanimation, Faculté de Médecine). 
En 1999, selon une suggestion du recteur, le nom du Centre fut changé et devint Centre de l'Oxygène, Recherche et Développement (CORD). 
Le directeur du CORD (depuis 2007) est le professeur Didier Serteyn (Pôle Equin, Faculté de Médecine Vétérinaire).
Les sujets traités par le CORD sont confiés à plusieurs équipes fonctionnant en collaboration (voir l'organigramme du Centre, page d'accueil). Ils ont un dénominateur commun : l'étude des déviations du métabolisme de l'oxygène aboutissant à la production d'espèces oxygénées toxiques et de substances de nature radicalaire, très réactionnelles, et par là, destructrices des structures cellulaires et tissulaires. L'esprit du Centre est bien résumé dans les articles 1.2 et 2.1 de ses statuts :
Article 1.2 : On entend ici par biochimie de l'oxygène, les divers mécanismes catalytiques et biocatalytiques qui régissent les réactions de l'oxygène avec la matière vivante.
Article 2.1 : Missions du Centre : Ce Centre est destiné à élaborer des programmes de recherche, et à coordonner les travaux des différents laboratoires qui, au sein de l'Université, sont concernés par les recherches impliquant la biochimie de l'oxygène. Son rôle essentiel est de favoriser les contacts et d'améliorer les collaborations entre des laboratoires pratiquant des disciplines très différentes, mais qui ont en commun un intérêt pour les mécanismes qui régissent les réactions de l'oxygène avec la matière vivante.
Le Centre doit donc jouer le rôle d'interface entre ces équipes dont la collaboration étroite est devenue indispensable pour progresser dans un domaine en pleine évolution. Les recherches concernées peuvent être fondamentales, cliniques ou à objectif industriel. Elles peuvent en outre présenter un intérêt économique.
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